Histoire de la paroisse
Notre histoire depuis 1890
L’église
Paroisse fondée et dirigée par les fères mineurs Capucins, la première église (1890) sera convertie pour servir au Collège séraphique des Capucins. La deuxième et actuelle église de pierre (1914-1915) est l’oeuvre de l’architecte Charles Brodeur de Hull. À l’intérieur, aucune colonne. La voûte et les encadrements des fenêtres du sanctuaire sont de style anse à panier, tandis que les encadrements des autres fenêtres et les fenêtres elles-mêmes sont de style roman. Deux jubés latéraux à chaque transept, et un troisième, celui de l’orgue, lui donnent un style gothique. Dans la façade, deux niches où reposent Saint-François, patron de la paroisse et Saint-Antoine. Deux clochers d’inégale hauteur renferment cinq cloches coulées dans les fonderies Les Fils de Georges Pacard, D’Annecy-le-Vieux en France (1925). Un imposant perron avec deux palliers et vingt-trois marches font de cette église, un des très beaux monuments d’Ottawa.
Saint-François-d’Assise est reconnue pour sa forêt de statues dont les plus anciennes proviennent de la première église : Saint-Antoine (1894), Sacré-Coeur (1896), Notre-Dame-de-Piété (1897), Saint-Pascal-Baylon (1899). Les stations du chemin de croix et les bancs de chêne sont d’origine. L’orgue, fabriqué en 1886 par la maison Karn-Warren (Toronto), fut acquis en 1933. En 1980, un groupe de paroissiens souhaite sa rénovation pour le centenaire de la paroisse (1990). Il sera reconstruit en 1988 par la maison Guilbault-Thérien de Montréal.
L’église était, autrefois, renommée pour ses immenses crèches de Noël, inspirée de la tradition franciscaine qui attribue, à Saint-François d’Assise, l’introduction de cette coutume en 1223.
La paroisse
1890 – 1915: Implantation et enracinement
Le jour de la fête de la Confédération en 1890, soit le 1er juillet, deux Pères Capucins français se présentèrent à Mgr Duhamel, archevêque d’Ottawa. Ils viennent au Canada fonder un couvent qui accueillera les jeunes religieux français: les lois anti-religieuses de l’époque ne leur permettent pas de terminer leurs études théologiques en France.
Les Pères Ladislas et Alexis, les délégués de Capucins de la province de Toulouse, pésentent leur requête à Mgr Duhamel qui accepte à condition que les Pères fondent une paroisse dans son diocèse. Les Pères dominicains, arrivés à Ottawa en 1883, hébergent les Pères Ladislas et Alexis et leur proposent de fonder un paroisse qui comprendrait Mechanicsville et Hintonburg, territoire que leur céderaient les Dominicains. Saint François et saint Dominique, fondateurs, l’un des frères mineurs, l’autre des frères prêcheurs, vers les 1210, se sont toujours considérés des frères à travers les siècles.
La première église est construite en 6 mois, d’octobre 1890 au 1er mars 1891, jour où elle est bénie par Mgr Duhamel. M. Jude Routhier en est l’architecte; M. J.-B. Bélanger, l’entrepreneur. Elle mesurait 120 pieds sur 50. L’édifice a été modifié et réaménagé à plusieurs reprises pour devenir le collège séraphique et plus tard le centre paroissial et enfin le Centre Communautaire Hintonburg.
Le premier gardien du monastère, le Père Louis-Marie, arrive à Ottawa le 6 janvier 1891. On construit alors le couvent entre l’été de 1891 et l’été de 1894. Le couvent compte vers 1896 une quarantaine de religieux, dont plusieurs scolastiques. Le couvent est aussi centre d’études, qui, en 1908, devient le Collège séraphique.
Les Pères Capucins organisèrent dès le début de la paroisse une floraison d’oeuvres, de confréries ou sociétés qui manifestent bien avec quelle ardeur ils s’étaient mis à la tache.
En 1896, la paroisse compte 200 familles canadiennes-françaises (1 000 âmes). Deux écoles, l’une à Mechanicsville fondée en janvier 1886, l’autre à Hintonburg commune aux deux paroisses de Saint-François et de Saint-Mary fondée en 1894 et établie depuis septembre 1896 dans « une belle maison construite » à cet effet, dispensent l’enseignement aux enfants. Cet enseignement avait été confié aux Soeurs Grises de la Croix (Filles de la Charité), arrivées dans la paroisse avant les pères capucins. À l’invitation du Père Conrad, alors curé, les frères du Sacré-Coeur arrivent en 1911.
La construction de l’église actuelle est due à l’initiative du Père Conrad. Les travaux durent deux ans, 1913 à 1915. Elle est ouverte au culte le 14 juin 1915, par Mgr Routhier, Vicaire général d’Ottawa « dans une cérémonie grandiose qui restera un événement dans l’histoire de la Capitale », rapporte Le Droit, en première page, le lundi 15 juin 1915. Le Père Rouleau, dominicain, qui deviendra plus tard cardinal et archevêque de Québec, prononce le sermon. L’Union Saint-Joseph (aujourd’hui l’Union du Canada) célèbre sa fête annuelle de concert avec la bénédiction de l’église. C’est à la fois une fête religieuse et une fête nationale. Le Premier Ministre du Canada de 1896 à 1911, Sir Wilfrid Laurier, est présent. Il termine son discours en exprimant son plus grand souhait « qu’il n’y ait qu’une âme, qu’un sentiment et qu’un seul mouvement comme il en existe parmi vous aujourd’hui ».
1916 – 1941 : Épanouissement
Voici quelques faits saillants de cette période. En 1916 la paroisse Saint-Gérard est fondée suivie de celle de Sainte-Jeanne-d’Arc en 1923 rétrécissant le territoire de Saint-François. En 1933, c’est le 25ième anniversaire du « Séminaire franciscain, le Collège séraphique ». À cette occasion les paroissiens manifestent avec empressement leur appréciation pour tout ce que ces jeunes aspirants capucins apportent à la piété et à la vie paroissiale.
Le dimanche 8 avril 1934 est inaugurée une nouvelle école Saint-François pour les garçons. Le Père Euchariste est le curé à cette époque. Le Droit, dans son numéro du lundi, consacre à cet événement plus de la moitié d’une page. Tous les membres des commissions scolaires française et anglaise, catholique et protestante, sont présents. L’édifice situé rue Stirling reçoit 452 écoliers qui quittent l’ancienne école de la rue Melrose, désormais affectée à l’enseignement des filles.
On célèbre en 1941 le cinquantenaire de la paroisse et du retour au Canada des Frères Capucins en 1890. Le Père Gaudreault, provincial des Dominicains, prononce le sermon de circonstance.
Le R.P. Marie-Louis de Riotord, Commissaire provincial des Pères capucins de l’Est du Canada envoie, le 7 mai 1941, une lettre circulaire à ses frères afin de commémorer le cinquantenaire de l’arrivée des Capucins. Il faudrait que chaque paroissien puisse lire cette lettre en entier. Elle est le reflet de 50 ans de vie et d’action religieuse, de dévouement exemplaire, de bonté franciscaine.
1941 – 1966 : Plein vol
Janvier 1941: C’est la naissance du bulletin paroissial « Contact » qui vivra environ 12 ans pour s’éteindre vers 1953. Sans doute le Père Paul, curé d’alors et le Père Romuald y sont pour beaucoup. « Contact » est une mine de renseignements, d’informations, d’exhortations religieuses et nationales. Quelle belle initiative!
En mai de la même année, juste avant la fête du cinquantenaire de la paroisse, le Père Alexis, le premier curé de Saint-François meurt. « Contact » nous demande « Pensez à lui. Priez pour lui, vous lui devez tout ». Combien juste est ce témoignage: l’histoire des débuts de la paroisse le confirme abondamment.
Un nouveau tabernacle remplace l’ancien en avril 1943. Nous l’admirons encore aujourd’hui! Il pèse 400 livres et est à l’épreuve du feu.
La paroisse se donne une Caisse Populaire le 29 novembre 1944. « Contact » l’annonce en ces termes: « La Caisse fait fructifier chez les Nôtres, l’argent des Nôtres, au profit des Nôtres ». Elle avance à pas lents, mais, en 1949-1950, elle prend ses ailes; depuis, jamais elle n’a manqué de souffle.
La guerre de 1939-1945 a marqué la paroisse. 444 paroissiens se sont enrôlés: 323 dans l’Armée, 82 dans l’Aviation et 39 dans la Marine. Enfin, 8 jeunes filles ont servi dans les rangs des C.W.A.C.
Le 28 mars 1946, la section paroissiale de la Société Saint-Jean-Baptiste organise la journée des soldats de Saint-François: grand’messe à 11h00 du matin en action de grâce pour ceux qui sont morts à la guerre. « Contact » de décembre 1945 honore ces morts sous le titre « Page de gloire ». La liste des noms suit l’ordre chronologique de la date du décès (1939-1946). Bon nombre de paroissiens reconnaîtront le nom de l’un des leurs: Joseph Trottier, Lucien Fournier, Gaston Lalonde, Jean-Paul Huard, Orphilat Beauchamp, Émilien Beauchamp, Sylvio Séguin, Fernand Cloutier, Oscar Beauchamp, Bénédict Fagan, Jérôme Lévesque, Roméo Tremblay, Antoine Tapp, Lorenzo Pelletier, René Lacasse, Aldège Cloutier, Roch d’Amours, Edgar Bourgon, Roger Roy, Édouard Vaillancourt.
Le Saint-Siège a décoré quelques paroissiens émérites; en 1946, Monsieur Hormidas Barbeau reçoit la médaille « Bene Merenti »; en 1950, messieurs Anatole Drouin et Lucien Poirier reçoivent la médaille « Pro Ecclesia et Pontifice »; en 1950, monsieur Ernest Désormeaux est créé Chevalier de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.
Dix-neuf cent quarante sept: Date mémoriable, inoubliable de la dévotion mariale! C’est le Congrès marial dont Mgr Vachon est le grand architecte et Mgr Tessier, son évêque auxiliaire, l’organisateur. Le perron de l’église est réparé à temps pour recevoir dignement Notre-Dame du Cap qui entre dans la Capitale par la paroisse. Le Père Gilbert, curé aidé par le Père Yves, premier vicaire, prépara les plans de 30 chars allégoriques et en surveilla l’exécution. Les chars font partie de la procession eucharistique de l’Archevêché au parc Lansdowne. Les paroissiens de Saint-François assurent le service d’aide au parc et souscrivent 17 000$ au fonds du Congrès. Ces quelques choses ne peuvent révéler tout l’enthousiasme religieux que souleva ce Congrès dans la paroisse.
En octobre 1947, la « Vierge pèlerine de Fatima » s’arrête dans l’église au cours de son périple autour du monde. C’est l’occasion de la bénédiction par Mgr Vachon de la statue de Notre-Dame de Fatima et des statues des trois enfants, don de la Congrégation des Enfants de Marie. Ce groupe de statues fut longtemps devant le monastère, mais, avec sa démolition, le sanctuaire de Notre-Dame-de-Knock, à Mayo, est devenu l’héritier de cet ensemble statuaire.
Le 11 janvier 1948, la paroisse célèbre le 75e anniversaire de l’arrivée des Frères du Sacré-Coeur au Canada. Les anciens ont connu le dévouement des Frères pendant nombre de décennies dans la paroisse.
On se souvient de la salle des Chevaliers de Colomb de la rue Spadina. Elle devient en 1949 le Centre Paroissial Saint-Michel. Quelques années s’écoulent, le Centre se révèle trop éloigné géographiquement. Il est alors vendu. On acquiert alors le Collège séraphique qui deviendra le Centre des activités paroissiales.
En 1949, le Père Anselme, nouveau curé, fonde un Conseil paroissial qui groupait les présidents et les présidentes des associations paroissiales.
En mai 1951 s’ouvre le Camp Notre-Dame-de-la-Joie, l’un des camps les plus appréciés en Ontario: la majorité des activités cessent vers les années 1961-1962.
La Chorale paroissiale atteint son apogée vers les années 1950.
C’est en 1953 que l’Archevêché crée la paroisse Notre-Dame-des-Anges dans Mechanicsville. Elle est fusionnée à la paroisse Saint-François d’Assise en 1986.
En 1956 se place la restauration de l’intérieur de l’église. Sous le Père Hugolin, les travaux s’échelonnent d’août 1956 au début de février 1958. Réfection, en partie, à cause du danger d’incendie.
Devant l’exigence d’augmenter les recettes paroissiales, un groupe de paroissiens fondent les « Amis du vendredi » qui, à partir de 1958, organisent un bingo hebdomadaire.
Le Concile Vatican II a lieu de 1962 à 1965. L’adaptation due à de nouvelles orientations ne pouvait se faire sans difficulté.
En 2021, la Communauté Holy Korean Martyrs partage désormais l’église avec la paroisse Saint-François d’Assise.
En 2023, la paroisse accueille l’École Sainte Marie, Mére de Dieu dans ses locaux.